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Les recherches de Pepa sur le maquis de Bouscalous.

24 Janvier 2013

Pépa a fait des recherches sur internet et elle a trouvé un site qui évoque le parcours d'Albert Thévenon:

http://www.college-matzenheim.fr/college/matieres/hgec/resistance/resistance_accueil.htm

Alvert Thevenon est né à la tour du Pin, le 27 novembre 1922. Il est ouvrier dans l'industrie de la chaussure. Il va devenir résistant lorsque Laval instaure le STO le 16 févier 1943. Il refuse de partir travailler en Allemagne, aussi, il décide de fuir sa maison, sa famille et ses amis pour ne pas les mettre en danger. Il part avec deux amis: Max Gagnoud ("Max") et Jean Ferrand ("Jeannot") plus en janvier 1944 Maurice Jouffray ("Pompier"). Il change également de nom il prendra celui de "Michel".

D'abord Albert Thevenon se rend à Lyon d'où il part en train pour rejoindre l'Aveyron. Ensuite toujours par voie ferrée il traverse Tarascon, Nîmes et arrive au Vigan. De là, c'est en car qu'il continue sa route vers Saint Rome de Cernon. Le voyage se termine une nouvelle fois par le train pour rejoindre Monsieur Vriguand ( En déclinant le mot de passe qui était : 'De la part de Monsieur Hipolyte'.

 

  Voici son entrée en Résistance :  
 

Il s’engage dans la Résistance car il refuse de participer au STO. Il a donc pour motivations de lutter contre les Allemands et de se battre pour que le France redevienne libre.

               
  => Exemple de passages :      

"De deux solutions: servir le boche ou le combattre un jour, j'ai choisi la 2ème. Il est évident qu'il ne fallait pas envisager ce geste comme un acte sans conséquences, il fallait décision et cœur au ventre, mais le jour où j'ai su qu'il faudrait partir pour l'Allemagne, de suite, j'ai dit NON" 
                                           Extrait du carnet de bord d'Albert Thevenon

   
Dès son entrée dans la clandestinité, Albert Thévenon, jeune réfractaire entre au camp du Monna, près de Millau. Le Monna est un camp forestier qui fourni du bois à la ville de Millau, ainsi qu'une organisation ayant pour but de cacher les résistants. Dès ce moment là, il a de faux papiers et donc une fausse identité.
Par la suite il est envoyé à la grotte de la la Clapade car il est dangereux de rester au camp trop longtemps, car celui-ci est surveillé par un collaborateur de Millau.
 
13/03/1943 : " Nous montons avec notre guide à travers la montagne et après quelque temps de marche nous trouvons un groupe. Ils portent les traces de la vie sauvage que nous allons mener. Avec eux nous continuons la route et après 1 heure et demi de marche nous arrivons au pied d'un rocher. Il paraît que c'est là le but, notre repaire. Il faut connaître l'entrée de cette grotte que nous atteignons en gravissant une butte à l'aide d'une corde. C'est là l'entrée du repaire. "
 
Là Albert Thévenon fait des corvées de bois, de ravitaillement ou de pluche, il reste 12 jours dans ce lieu.
 
Quinze jours après il va à l'auberge de jeunesse de Tendigues, près de Roquefort sur Soulzon. C'est un passage obligé avant une cachette plus sûre.
 
26/03/1943 : " Nous arrivons à 16h15 (Tendigues). Quelle maison ! Splendide ! Nous aménageons desuite, nettoyage, montage de lits et cuisine puis à 19 h repas magnifique assis à une table. Puis couchés dans un lit… incroyable !
 
Albert Thévenon participe aux différentes tâches ménagères ainsi qu'à des menus travaux (ménage, vaisselle, lessive, travaux de menuiserie et de terrassement, jardinage, dépeçage d'un cochon…).
Après 1 mois passé à l'auberge, il est temps de partir.
 
Albert Thévenon est ensuite envoyé au village de la Couvertoirade (ancienne cité Templière).
 
03/05/1943 : " Village tout à fait particulier que celui de la Couvertoirade. Tout en ruine, notre travail est d'ailleurs de reconstruire. Une ceinture de remparts plus ou moins démolis tout autour du village et à l'intérieur des maisons d'un style très ancien puisque du 12ème siècle. Tout ceci construit par les Templiers
 
Là les résistants sont logés dans un ancien monastère qu'ils doivent aménager.
Albert Thévenon est nommé cuisinier pendant que ses amis aident à rénover les anciens remparts avec des ouvriers venus de l'extérieur.

 

De là, Albert Thévenon est obligé de fuir car les gendarmes se font pressant, il se cache alors avec d'autres résistants sur le plateau du Guilhaumard.
 
Ils font des corvées d'eau et de ravitaillement. Pendant 2 mois ils passent le plus clair de leur temps à lire.
 
Après un nouveau passage à l'auberge de Tendigues, Albert Thévenon est envoyé dans une ferme à Maussac où il apprend à travailler la terre et où il est caché par des paysans.
 
23/08/1943 : " Puis j'arrive au but, au village de Maussac, un bled indescriptible : 4 familles, pas d'électricité, tout est vieux, sale. Enfin, on est réfractaire et rien ne nous arrête….le village est dans un trou.. Tout autour des montagnes ; pas d'horizon, c'est triste. Dès qu'on va dans un champ il fait monter des chemins impossibles. "
 
Plus tard, après un détour par l'auberge de Tendigues, il rejoint le maquis de Salmanac où il réside pendant 2 mois.
 
3/09/1943 : " Nous arrivons dans une ferme abandonnée, délabrée, sans électricité, en ruines. Nous commençons à avoir l'habitude et nous nous installons assez confortablement, près du village de Salmanac. "
 
Là avec ses camarades, il fait du débardage de bois en plus de ses tâches ménagères.
 
Après, Albert Thévenon se rend à St Beaulize, dans une maison au milieu des bois. Ils la rénovent en plus de couper du bois.
 
6/11/1943 : " Nous arrivons au lieu de notre futur séjour, St Beaulize. La maison est assez loin de la route et nous transportons tout à dos. C'est une très vieille maison abandonnée. Nous avons beaucoup de travail pour la rendre habitable. Il manque une porte, les plafonds en ruine, l'air et le vent rentrent comme chez eux, mais nous arrangerons ça, tout ira bien. "
 
Albert Thévenon et ses camardes isérois obtiennent par la suite l'autorisation de retourner 1 mois dans leur famille à la Tour du Pin, ce qui leur procure une grande joie.
 
8/12/1943 : " C'est aujourd'hui le départ …pour le pays. Cela semble impossible. Nous avons l'assentiment de nos Chefs. Je jure que si j'étais arrêté et interrogé je supporterais toutes les tortures et la mort s'il le faut, mais rien ne sortira de ma bouche. "
 

A leur retour ils forment le maquis des Baumes.
Suite à une dénonciation ils doivent se replier précipitamment au maquis de Fort Chabrol.

 
04/03/1944 : " Grand branle-bas de déménagement avec la mule et à dos toute la journée. On prend beaucoup de prudence car un certain Milicien nous a signalé. "
 
Après ce départ précipité les résistants s'installent dans une ferme abandonnée.
 
06/03/1944 : " Aménagement de notre nouvelle demeure. Ce soir nous montons la garde par roulement de 2 heure et demi. "
 
Ils ont une nouvelle activité, qui s'impose monter la garde avec les armes nouvellement reçues. Après l'arrestation d'un " chef " dans un village tout près les résistants sont obligés de s 'enfuir devant la menace, ils ont le temps de s 'échapper avant l'intervention des Miliciens.
 
Ils sont obligés de se replier au maquis de Bouscalous.
 
2/04/1944 : " Depuis 15 jours de marche, pour le repli, nous avons franchi une bonne distance et nous sommes assez loin de nos ruines. Ici, quelques fermes abandonnées et délabrées, situées sur une crête. Paysage sans fin de désolation et de collines dénudées. Seules 2 personnes vivent ici ".
 
07/04/1944 : " Voilà 2 jours que nous logeons dans une cabane en pierre. Placée dans la nature elle nous sert de poste de garde. Mais il n'y a plus de porte et un vent terrible qui chasse les nuages souffle sans arrêt. Nous ne pouvons pas dormir et en plus de ça il faut monter la garde .
 
Les maquisards aident une famille d'agriculteurs à cultiver la terre, ils peuvent même un fois aller à la messe. Finalement, ils vont loger au fond d'une gorge.
Ils apprennent l'arrestation par la gestapo de Rodez du chef de l'AS (Armée Secrète) en Aveyron, Freychet et d'un instructeur britannique qui forme les résistants dans le département, Clé. Ce dernier se suicide en avalant une pilule de cyanure.
Le 6 mai 1944, le maquis de Bouscalous est attaqué alors qu'ils allaient essayer de libérer leur chef prisonnier de la Gestapo de Rodez.
 
CONCLUSION :
 
Ainsi, au cours de cette année et demi passée en Aveyron, Thévenon et ses camarades ont dû sans cesse changer de cachette, de lieu de résidence (grottes, fermes…). De plus la peur est toujours présente de se faire arrêter, d'être dénoncé. Nous avons ainsi vu que l'Aveyron de par son relief a beaucoup d'endroits où l'on peut se cacher, mais cela n'est pas suffisant, il faut en plus des hommes qui aident ces résistants, (les chefs, les paysans…). L'espace rural est donc bien un espace essentiel où s'est déroulée la Résistance.
         
Albert Thévenon et ses hommes se sont installés au maquis de Bouscalous. Dans cette vallée très encaissée coule une rivière Le Rance. Les versants sont très abrupts (atteignant parfois 50%). Cet endroit très reculé et difficile d'accès est un lieu idéal pour se cacher.
Cependant au matin du 6 mai 1944, au maquis de Bouscalous, plus de cent miliciens ( policiers français de Vichy qui traquent les résistants) et GMR (Groupes Mobiles de Réserve) attaquent les résistants. Une grande course poursuite s'ensuit. Les résistants se cachent là où ils peuvent (arbres, buissons…). Il y a un mort, François Mauron touché par des balles explosives et 5 prisonniers (Ferrand, Ricardo, Ortéga, Jouffray, Soulier), ils sont par la suite envoyés au camp de concentration de Buchenwald. Seuls 2 de ces résistants reviennent de ce camp, il s'agit de Jouffray (mort en 1969 des suites de sa déportation) et Soulier, les 3 autres sont morts à Buchenwald.
Il y a 3 rescapés ce jour là : Thévenon, Delaire et Gagnoud qui se réfugient dans une ferme.
Voici le récit de Thévenon pour cette journée alors qu'il s'enfuit en grimpant dans une forêt abrupte.
 
" Je pars, je continue à être entouré de balles qui coupent les branches ou frappent le sol. Pourquoi ne suis-je pas touché ? Je m'attends à m'écrouler d'une seconde à l'autre..… J'entends que l'on m'appelle : " rends toi, rends toi ". Les tirs continuent. Ils se figurent que nous sommes tous des lâches comme eux ! …J'arrive au sommet de la crête et , je le crois je tiens mon salut ".
 

Devant la menace qui pèse sur ces petits groupes de résistants, on regroupe les maquisards du sud de l'Aveyron dans un grand maquis, le " Maquis Paul Clé ". Thévenon est alors nommé avec son collègue Delaire responsable du secrétariat départemental FFI (Forces Françaises de l'Intérieur). Mais le 15 juin 1944, alors que ces 2 hommes participent à une réunion de l'Etat-Major, à St Victor et Melvieu, les allemands investissent l'hôtel et arrêtent Thévenon et Delaire qui sont internés à Millau, pui à Rodez.
Ainsi c'est la fin de l'action résistante pour Albert Thévenon.

 

Depuis les débarquements en Normandie (6 juin 1944) et en Provence (15 août 1944), les forces allemandes reculent. C'est ainsi que le 18 août 1944 ces troupes doivent évacuer Rodez (préfecture de l'Aveyron). En mesure de représailles, la Gestapo de Rodez suit les ordres donnés…
 
Le soir de 17 août 1944, au champ de tir, vers 15H, des sentinelles arrivent. Quelques Temps après, 2 camions bâchés les suivent. A l’intérieur se trouvent 30 Français. Ils étaient attachés en couples sauf un qui a tenté de s’échapper mais qui a été fusillé par un SS. Les autres suivirent. Ils sont fusillés lorsqu’ils chantent la Marseillaise ; puis ils sont ensevelis dans une tranchée. Albert Thevenon faisait parti de ces exécutés.

Au départ, étant inconnu, un portrait fût dressé:
"N°13   INCONNU, pantalon petits carreaux pied de poule noir et blanc. Dans sa poche :  une chanson, le Pastis de la Maison, un mouchoir bordure mauve, une prière à la Sainte Croix, tapée à la machine, une relique, une médaille miraculeuse, une chaîne en argent avec médaille de la Vierge de Lourdes et Croix de Lorraine. Une chevalière  P M ou  M P en laiton et une bague pièce française de 10F en or, 1.80 m.

Par la suite sur ce lieu a été érigé un monument à la mémoire des victimes de la Résistance en Rouergue.

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